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Dans la lignée de ses prédécesseurs, Xavier Gens fait de son film de genre un hymne à la douleur. "Ce film accumule des scènes de boucherie particulièrement réalistes et éprouvantes". Coup de pub? Non, Obligation de la censure d'avertir le public. Ce qui n'aura que pour effet de l'intriguer davantage.

Frontière(s) fait en effet partie de cette coutume française de faire des films osés et brutaux. Cependant, là ou Gens fait encore évoluer son oeuvre c'est en en réalisant un hommage. Véritable résurrection des survivals des années 70, il revisite le mythe du célèbre Texas chainsaw massacre, avec son aspects crado et viscéral, tout en gardant un message fortement politique comme avant pu le faire Tobe Hooper, mais surtout Romero.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors certes voir Estelle Lefébure en campagnarde assoiffée de sang, ça casse forcément l'image de la maman Mixa peau douce. Car si sa fidélité à Xavier Gens n'est pas à remettre en doute, on ne peut pas en dire autant du choix du casting. Inséparables de leur notoriété, Estelle et Samuel le Bihan entâchent quelque peu l'aspect vraisemblable d'un film qui souffre déja de nombreuses incohérances.

 

On regrettera des clichés trop présents. Comme on a déjà pu le constater dans de nombreux films, la dualité jeunes des cités VS campagnards attardés commence sincèrement à s'éssouffler. Si dans Calvaire on la poussait déjà à son extrème, Frontière(s) et Sheitan ne feront que planter le clou de trop dans des stéréotypes trop récurents et de fait, épuisant et épuisé.

Frontière(s)

 

Date de sortie 23 janvier 2008 (1h48min) 

Réalisé par Xavier Gens

Avec Karina Testa, Samuel Le Bihan, Estelle Lefebure

Genre Thriller , Epouvante-horreur

Nationalité Suisse , français

 

Note: 3/5

 

Alors que l'extrême droite est sur le point d'arriver au pouvoir, de jeunes banlieusards commettent un braquage. Poursuivis par des flics hargneux, les membres de la bande dépassent la "frontière" de leur propre violence. Ils s'enfuient en voiture et débarquent dans une auberge perdue en pleine forêt, à la limite de la "frontière" luxembourgeoise.
Les tenanciers de cet étrange établissement, accueillants dans un premier temps, vont peu à peu montrer leurs vrais visages : celui de la folie et de la mort ! Crochets de boucher purificateurs, porcs agressifs, coups de flingue mal placés, armes blanches aiguisées à l'extrême, cannibalisme déjanté, néo-nazi sur le retour : les potes vont devoir affronter la douleur absolue et dépasser la "frontière" de l'horreur la plus extrême. Tout ça dans un seul et unique but : survivre. Ou mourir vite !

Certes si l'hommage à leatherface ou encore La colline a des yeux reste omniprésent, il est cependant des stéréotypes à ne pas trop exploiter de peur de fatiguer le public. Et c'est un peu ce qu'il se passe. Une france extrémiste, un groupe de banlieuzard, une fammille nazi et cannibale... On tombe vraiment dans le monde le plus manichéen possible. Alors si cela fonctionnait à merveille dans les années 70, aujourd'hui, on attend l'originalité de cette nouvelle vague.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré tout, le film de Xavier Gens reste un beau travail. Une réalisation travaillée, des effets réalistes et écoeurants, une ambiance dégoutante et palpable, une immersion lente dans une folie contagieuse, un film qui fait mal, et qui tape enfin là où il faut.

Il remet le 'monstre' des films d'horreur à sa place légitime, non pas à la lisière des forêts, mais bel et bien en nous même, n'attendant que son moment pour ressurgir et enfin pousser l'homme à devenir lui même le monstre, qu'il soit raciste, cannibale, ou encore qu'il découpe des membres pour rester en vie.

Véritable hommage aux survivals des années 70, Frontière(s) continue de tracer le chemin de cette vague française, incrustée de sang et d'effets toujours plus réalistes. Sans oublier une part important de dénonciation sociale et politique, il pousse à la réflexion.

Il souffre cependant clairement de clichés trop présents, et d'une représentation rurale qui s'essoufle, au point d'en entamer l'intérêt.

 

 

Mad Movie : 4/5

(Pour) Frontières bouillonne, vit, et dégage une énergie interne toute personnelle (...) d'une cohérence et d'une constance exemplaires (...) une belle promesse pour l'avenir du genre.

 

aVoir-aLire.com : 4/5

Il faut se réjouir de cette capacité peu commune à emmener le spectateur sur un sentier mille fois battu tout en procurant des sensations purement viscérales. C'est toute la valeur de ce film d'horreur très efficace, très sanglant et très recommandable.

 

Première : 2/5

Xavier Gens, très à l'aise pour un premier long, manie aussi bien la scie sauteuse que le discours sur l'intégration. Un dernier conseil avant de passer la frontière(s) : mangez léger.

Critique Presse

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