
Maléfique
Date de sortie 7 mai 2003 (1h30min)
Réalisé par Eric Valette
Avec Clovis Cornillac, Didier Bénureau, Dimitri Rataud plus
Genre Horreur / Fantastique
Nationalité Français
Note: 4/5
Quatre détenus partagent la même cellule. Ils découvrent un jour, derrière une pierre descellée, le journal d'un prisonnier enfermé au début du siècle. Ce recueil contient des formules magiques qui permettraient de s'évader. Mais après cette trouvaille, des phénomènes étranges se produisent...
Dans une période obscure du cinéma de genre français, sort un petit bijou innatendu. Entre fantastique, horreur, magie noire et cinéma bis, Eric Valette parvient a sortir du lot des médiocrités qu'a pu produire la société 'Bee Movie'.
Rudement renseigné sur la vie en milieu carcéral, Eric Valette nous propose d'abord une vision réaliste de la vie dans une cellule et de la relation ambigüe entre codétenus. Un transexuel, un attardé, un intellectuel et un escro se retrouvent ainsi à survivre, recréant une sorte de famille entre les murs étroits de leur bagne. Le rôle androgyne de Clovis Cornillac est d'ailleurs un point culminant du métrage. Entre mère, père, brute et être désespéré en quête d'identité, ce personnage central dessine une ambiance glauque.
Et voila qu'arrive le surnaturel. Le suintant, le dégoulinant, et maquabrement surnaturel. A l'image des films de genre italiens des années 70-80, nous retrouvons cette magie noire purulente, ce fantastique palpable et cette noirceur. Le livre nous fera immanquablement pensé au manuscrit d'Evil Dead. Sa couverture sombre, ses pages tachées de sang, et son contenu satanique.
A mi-chemin entre La neuvième porte et le splatter de Sam Raimi, Maléfique nous encra dans une dimension obscure ou les lois qui régissent notre monde ne sont plus.
Seul règne la claustrophobie, la paranoïa et le sang.
Le choix stratégique de tourner un huit clos, économise certes un buget considérable, mais crée plonge le spectateur dans une folie dont il ne peut se détourner. Nous sommes pris aux piège avec eux, sans aucune chance de sorti, si ce n'est grâce au livre.
Brillant de par son obscurité, esthétique de par son horreur, Maléfique est réussit en tout point. Il tient le spectateur en halène jusqu'au bout, et pour les plus curieux, les amène dans des chemins tortueux au travers des symboles qu'ils sèment tout au long du film. Que se soit un chrisme, ou les représentations bilbiques détournées, Eric Valette mène le spectateur où il veut, dans les antres de son esprit torturé...



Les Inrockuptibles : 4/5
Un film d'horreur réussi, qui puise dans les mauvaises manières du cinéma "bis", en respectant l'esthétique du genre.
Mad Movie: 4/5
(...) une putain de série B bien méchante, comme on en voit rarement dans nos contrées.
Cahiers du Cinéma : 3/5
Sensiblement meilleur que les récentes tentatives de renouveler en France le cinéma fantastique, Maléfique peine à éveiller plus qu'un intérêt poli (...).
Critique Presse