
Livide
Date de sortie 7 décembre 2011 (1h31min)
Réalisé par Julien Maury, Alexandre Bustillo
Avec Chloé Coulloud, Félix Moati, Jeremy Kapone
Genre Horreur / Fantastique
Note : 4/5
Interdit aux moins de 12 ans
En Bretagne, la nuit d'Halloween. Lucie Clavel et deux copains décident sur un coup de tête de cambrioler la maison de Deborah Jessel, une professeur de danse classique, aujourd’hui centenaire énigmatique plongée dans le coma. Durant cette nuit tragique et fantastique, Lucie perse le mystère de cette maison et le secret de Deborah Jessel...
A priori, pas de quoi donner l’eau à la bouche. Un histoire de vampires, d’adolescents en manque d’adrénaline, un peu d’argent à la clé, et le légendaire manoir abandonné… Cependant, on ne peut s’empêcher de sautiller sur place à l’idée qu’enfin, les papas du petit « A l’intérieur » s’attaque désormais à plus gros qu’eux.
Que dire d’une ambiance qui vogue entre sublime macabre, et sombre merveilleux, magie réaliste et onirisme visuel. Tout est dans la beauté de l’horreur. Bustillo et Maury réalisent l’impensable en mélangeant la pureté de l’enfance, la danse classique, la violence du sang, de la marâtre, et de la mort.Revisitant à merveille le mythe du vampire, nos deux visionnaires le redessinent, le modèlent avec la force qui fait de leur cinéma un genre à part : la beauté dans l'horreur. Bloqué dans cette dimension ni ombre ni lumière, cette flamme froide qui anime le vampire, tout est l’opposé et son contraire. C’est l’horreur de la magnificence, et la somptuosité de l’atroce. Fidèles à eux-mêmes, certaines scènes sont à la limites du supportable. Non seulement dans les images, mais dans la façon dont elles sont amenées.
Un métrage à la rencontre du gialo, du gore français, et de la magie ensorcelante d’une Bretagne aux notes d’un Barbey d’Aurevilly. Inspiré de l’univers crée par Dario Argento dans Suspiria, les deux français se plaisent à ajouter cette touche typique, celle qui fait le succès de leur métrage précédent. Cet aspect sanguinolent, cette horreur visuelle qui fait mal.
Cependant, si le film est irréprochable sous de nombreux aspects, il est regrettable de s’attacher si peu aux personnages. Des adolescents en pleine crises manquant terriblement de jugeote et de profondeur. Une héroïne peu touchante, si ce n’est dans les dernières minutes du film. Une histoire de vol peu crédible, bref, un début qui laisse à désirer, mais qui finalement ne fait que sublimer la suite d’un film au casting qui tout de même en impose.
Notamment par la présence de Marie Claude Pietragalla, danseuse étoile connue pour sa dureté et son implacable perfectionnisme. Quel beau rôle fut dessiner la pour elle ! A noter également la présence étrangement imposante de Béatrice Dale (étrangement car ses apparitions sont très brèves). Deux actrices au sommet d’un film irréellement stupéfiant.En voyant Livide, on peut alors se dire que le cinéma d’horreur français n’est pas mort, et que quelques erreurs de parcours telle « La meute » peut facilement être pardonné, car le niveau semble toujours plus haut. Jusqu’où nous amènera le film de genre français ?
Petit détails : La sublime image de la petite Ana, en poupée dansante.



Ecran Large : 4/5
"Livide" se révèle être rapidement un film unique et très attachant, jusque dans ses petits défauts.
Excessif : 2/5
Le casting est plutôt gonflé (...) et les deux réals révèlent une appétence pour le merveilleux, la poésie macabre, l'onirisme naïf. Le problème, c'est que "Livide" ne révèle ses atouts qu'assez tardivement.
Le Monde : 3/5
(...) Un récit qui se partage entre le convenu et le brouillon. Le film est néanmoins sauvé par sa tenue formelle et la beauté de ses visions, qui nous entraînent dans l'univers du conte cruel.
Critique Presse